Xénophane de Colophon








                 La biographie de Xénophane a suscité de nombreux témoignages contradictoires dès l'Antiquité. Cette confusion s'est encore amplifiée à notre époque, à tel point qu'on lui prête parfois une date de naissance, vers 520 av. J.-C. (cf. par exemple : Encyclopædia Universalis, 1980, XX, p. 2065), qui correspondrait mieux à celle de sa mort.
Tout d'abord, il convient de ne pas confondre Xénophane de Colophon avec le poète Xénophane de Lesbos.

● Chronologie

□ Naissance :

Il semble qu'il soit le fils d'Orthomène (Apollodore d'Athènes, Chronologie, 40 ; Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18 ; Hippolyte, Réfutation de toutes les hérésies, I, 14 ; Théodoret, Thérapeutique des maladies helléniques, IV, 5). Quelques autres prétendent qu'il est le fils de Déxios (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18), voire de Dexinos (Pseudo-Lucien, De la longévité, 20), probable déformation du nom précédent.
Il est probablement né durant la 40e olympiade, soit entre 620 et 617 av. J.-C. (Apollodore d'Athènes, Chronologie, 40 ; Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, I, 257 ; Clément d'Alexandrie, Stromates, I, 64).

□ Acmé :

Les sources restent incertaines en ce qui concerne l'acmé de Xénophane :
  • 56e olympiade, de 556 à 553 av. J.-C. (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 56),
  • 1ère année de la 60e olympiade, en 540 av. J.-C. (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 59-61),
  • 60e olympiade, de 540 à 537 av. J.-C. (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 20).
On considère généralement que l'acmé d'un personnage antique se situe approximativement vers sa 40e année, mais cette supposition est souvent démentie par les faits. Il faut bien constater qu'aucune des informations précédentes ne correspond aux données que l'on peut déduire à partir de sa date de naissance et des 40 ans supposés pour l'âge moyen de l'acmé : on obtiendrait une acmé correspondant à la 50e olympiade, vers 580 à 577 av. J.-C. À l'inverse, en partant des dates supposées de l'acmé et en essayant d'en déduire une date de naissance en soustrayant 40 ans, on aboutirait à la période 596-577 av. J.-C. Dans le cas de Xénophane, il faut donc abandonner l'idée que son acmé pourrait correspondre à un âge de 40 ans.
Les sources présentent donc deux dates d'acmé, plus récentes que ce que l'on pourrait attendre. Paradoxalement, cette bizarrerie pourraient correspondre aux deux principaux épisodes de la vie de Xénophane, ce qui donnerait finalement raison à Eusèbe de Césarée :
  • Xénophane aurait connu une première acmé à l'âge de 64 ans, comme poète en Ionie, durant la 56e olympiade, de 556 à 553 av. J.-C.
  • Xénophane aurait vécu une seconde acmé à 80 ans, en tant que philosophe dans le Sud de l'Italie, pendant la 60e olympiade, de 540 à 537 av. J.-C.
Deux événements historiques viennent étayer cette hypothèse :
  • Colophon, avec l'ensemble de l'empire lydien, a été conquise par Cyrus le Grand en 546 av. J.-C., ce qui entraîna l'exil de Xénophane vers l'Italie du Sud. Il s'agit donc d'une date charnière, qui coupe la vie de Xénophane en deux parties, celle passée en Ionie et celle vécue en Italie du Sud.
  • La ville d'Élée, où Xénophane créa son école de philosophie, ne fut fondé par les Phocéens que vers 535 av. J.-C. Il semble donc que Xénophane y ait implanté son école philosophique dès sa fondation ou peu après.

On notera un indice très curieux, qui n'est certainement pas une coïncidence :
  • Eusèbe prête à Xénophane de Colophon deux dates d'acmé, correspondant aux âges de 64 et 80 ans (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 56, 59-61).
  • De même, Eusèbe attribue à Parménide deux dates d'acmé, correspondant à 60 et 80 ans (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 81-86).
Manifestement, il s'agit d'un procédé différent de celui qui consiste à poser une date d'acmé unique à 40 ans et qui était le seul connu jusqu'à présent. Comme par hasard, l'erreur de 4 ans sur la première acmé de Xénophane de Colophon, alors âgé de 64 ans, correspond exactement à l'espace de 4 ans qui sépare deux olympiades : il est probable qu'Eusèbe, ou sa source, s'est trompé d'une olympiade. Le système d'Eusèbe de Césarée, ou plus probablement de sa source, consiste donc à poser deux dates d'acmé : une à 60 ans et l'autre à 80 ans. Reste à savoir dans quelle mesure cette méthode a pu être appliqué à d'autres.
En conséquence, il semble qu'il faille reculer la 1ère acmé de Xénophane de 4 ans et la placer lors de la 55e olympiade, vers 560 à 557 av. J.-C.

□ Contemporains supposés :

Quelques données complémentaires peuvent être fournies par les contemporains qu'il a pu connaître. Ce type d'information est à utiliser avec beaucoup de prudence, car les connexions avec d'autres personnages sont souvent fantaisistes.

Écrivains (poètes, historiens, philosophes...) :
Phocylide de Milet (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 59-61) : poète élégiaque du VIe s. av. J.-C. Il s'agit bien d'un contemporain de Xénophane. Ibycos de Rhêgion (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 59-61) : poète lyrique du VIe s. av. J.-C., originaire d'Italie du Sud, contemporain de Xénophane. Thespis (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 59-61) : poète ayant introduit la tragédie en Attique vers le milieu du VIe s. av. J.-C., contemporain de Xénophane. Lasos d'Hermionè (Plutarque, De la mauvaise honte, 5, 530 E) : poète et musicien de la 2e moitié du VIe s. av. J.-C., parfois compté parmi les 7 sages de la Grèce antique, qui aurait fréquenté Xénophane. Épicharme de Syracuse (Timée, cité par Clément d'Alexandrie, Stromates, I, 64) : poète (vers 540 / 450 av. J.-C.). Il a pu connaître Xénophane dans sa jeunesse et Hiéron Ier durant sa vieillesse. Anacréon de Téos (Pseudo-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, 52, 8) : poète lyrique (vers 550 / 464 av. J.-C.), bien qu'en partie contemporain de Xénophane, il est beaucoup plus jeune que lui. Phérécyde d'Athènes (Eusèbe de Césarée, Chronographie, 59-61) : historien grec de la 1ère moitié du Ve s. av. J.-C., qui a donc vécu après la mort de Xénophane. Pythagore (Androcyde, Des symboles ; Aristoxène de Tarente, Vie pythagoricienne ; Néanthe de Cyzique, Pythagoriques ; Euboulidès et Hippobote, cités par le Pseudo-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, 52, 8) : fondateur de l'école philosophique pythagoricienne (vers 580-495 av. J.-C.), contemporain de Xénophane. Parméniscos et Orestadas de Métaponte (Favorinus, Mémorables, I) : philosophes pythagoriciens qui auraient vendu Xénophane comme esclave. L'événement serait intervenu durant la période de transition entre son départ de Colophon et son arrivée à Élée. Empédocle (Hermippe, cité par Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 20 et VIII, 56) : philosophe (vers 490 / 435 av. J.-C. ?) qui aurait parfois vécu avec Xénophane et aurait imité sa poésie. Bien que Diogène Laërce le fasse dialoguer avec Empédocle (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 20), il semble que Xénophane soit mort environ un quart de siècle avant la naissance du philosophe sicilien.
Personnages politiques :
Cyrus (Clément d'Alexandrie, Stromates, I, 64 ; Hippolyte, Réfutation de toutes les hérésies, I, 14), Cambyse (Pseudo-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, 52, 8) et Darius (Apollodore d'Athènes, Chronologie ; Clément d'Alexandrie, Stromates, I, 64) : rois de Perse. Cyrus II le Grand (règne de 559 à 530 av. J.-C.), Cambyse II (règne de 529 à 522) et Darius Ier le Grand (règne de 521 à 486 av. J.-C.). Cyrus II a conquis Colophon, ville de Xénophane, en 546 av. J.-C., le forçant à l'exil. Il semble que Xénophane soit mort au début du règne de Darius Ier. Harpage (Pseudo-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, 52, 8) : dignitaire mède du VIe s. av. J-C. Vers 545 av. J.-C., il reçoit le gouvernement de la Lydie, que Cyrus vient de conquérir, et a donc tout pouvoir sur Colophon, la cité de Xénophane. Polycrate de Samos (Pseudo-Jamblique, Théologoumènes arithmétiques, 52, 8) : tyran de l'île de Samos (au pouvoir de 538 à 522 av. J.-C.), contemporain de Xénophane. Hiéron de Sicile (Timée, cité par Clément d'Alexandrie, Stromates, I, 64 ; Plutarque, Les dits notables des anciens rois, princes et grands capitaines, 175 c) : il s'agit probablement de Hiéron Ier de Syracuse (478 à 466 av. J.-C.). Mais Xénophane vivait au siècle précédent. Plutarque fait dialoguer ces deux personnages, qui n'ont pourtant pas pu se rencontrer. Le poète Épicharme, qui a pu connaître à la fois Xénophane et Hiéron pourrait être à l'origine de cette erreur.

□ Décès :

Xénophane aurait vécu 91 ans, s'il faut en croire le Pseudo-Lucien (De la longévité, 20), voire plus de 100 ans selon Censorinus (Censorinus, Du jour de la naissance, XV, 3). Quelques auteurs (Démétrios de Phalère, De la vieillesse ; Panétius de Rhodes, De la vie tranquille) prétendent qu'il a enterré ses fils de ses propres mains, ce qui va dans le sens des témoignages précédents.
En fait, tout dépend de la façon dont on interprète un passage autobiographique du philosophe (Xénophane, Élégies, frgt. VIII, cité par Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18), où il déclare avoir erré à travers l'Hellade durant 67 ans, puis avoir patienté 25 ans pour être enfin à même de tenir un discours vrai. Il aurait donc vécu plus de 92 ans, ce qui semble donner raison à Censorinus contre le Pseudo-Lucien, ce dernier ayant manifestement interprété le passage en question de manière quelque peu approximative.
92 ans devrait correspondre à la période 528-525 av. J.-C., soit la 63e olympiade. 25 ans plus tôt, vers 553-550 av. J.-C., 57e olympiade, se situe juste après la 1ère acmé et pourrait coïncider avec le moment où Xénophane a commencé à pratiquer la philosophie, peut-être comme disciple d'Anaximandre de Milet.
Si l'on croise les témoignages précédents avec ceux concernant sa date de naissance, il serait donc probablement mort pendant ou après la 65e olympiade, de 520 à 517 av. J.-C, s'il est exact qu'il a vécu plus d'une centaine d'années, comme l'affirme Censorinus.
 
Abrégé de chronologie :

Naissance : à Colophon, entre 620 et 577 av. J.-C. (plus précisément vers 620-617 av. J.-C., selon Apollodore).
1ère acmé : en tant que poète d'Ionie, vers 560 à 557 av. J.-C. ?
Annexion de Colophon par les Perses : 546 av. J.-C.
Exil et esclavage de Xénophane : en Sicile, vers 546-540 av. J.-C. ?
2e acmé : en tant que philosophe en Italie du Sud, vers 540-537 av. J.-C. ?
Fondation d'Élée : vers 535 av. J.-C., et création de l'école éléatique peu de temps après.
Décès : probablement à Élée, vers 520-477 av. J.-C. (plus précisément peu après 520-517, selon la chronologie d'Apollodore).

Connexions philosophiques

□ Maîtres :
Pour quelques auteurs antiques, Xénophane n'aurait pas eu de maître en philosophie (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18). Néanmoins, trois personnages ont été proposés.
Boton d'Athènes (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18) : Boton fut, en rhétorique, le maître de Théramène (mort en 404 av. J.-C.) et s'est opposé au sophiste Critias (vers 455-403 av. J.-C.), deux personnages au pouvoir à Athènes durant la Tyrannie des Trente. On peut en déduire que Boton a vécu au Ve s. av. J.-C., alors que Xénophane vivait au siècle précédent. D'ailleurs, il n'y a aucune trace d'un éventuel séjour de Xénophane à Athènes. Archélaos de Milet (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18) : disciple d'Anaxagore de Clazomènes (500-428 av. J.-C) et maître de Socrate (vers 470-399 av. J.-C.). On ne voit pas comment ce philosophe aurait pu être aussi le maître de Xénophane, qui vivait un siècle plus tôt. Il s'agit probablement d'une confusion avec Anaximandre de Milet. Anaximandre de Milet (Théophraste, Épitomé ; Sotion, Successions ; Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18, 21) : principal philosophe milésien (vers 610-546 av. J.-C. ?). Le fait que Xénophane ait pu suivre son enseignement durant la première partie de sa vie est très vraisemblable, car on trouve des correspondances entre les deux philosophies.

□ Élèves :
Parménide d'Élée (Aristote, Métaphysique, A, V, 986 b 18 ; Théophraste, cité par Simplicius, Commentaire sur la physique d'Aristote, 22 et suiv. ; Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 21) : principal philosophe éléate, successeur de Xénophane. Il n'est pas certain que Parménide ait pu naître suffisamment tôt pour suivre directement l'enseignement de Xénophane.

Éléments de géographie

Xénophane est né à Colophon (Diogène Laërce, Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres, IX, 18 ; Théodoret, Thérapeutique des maladies helléniques, IV, 5), ville grecque de la côte ouest de l'actuelle Turquie. Il a d'ailleurs composé une Fondation de Colophon. Mais, dans la première partie de sa vie, il a circulé à travers l'ensemble de l'Ionie, en exerçant le métier de poète et de rhapsode et en chantant ses élégies et ses iambes.
Exilé, il gagna d'abord la Sicile : Zancle, c'est-à-dire Messène, puis Catane (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 18). Il y a peut-être vécu dans l'esclavage : on dit que les pythagoriciens Parméniscos et Orestadas l'auraient vendu comme esclave (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 20). Aurait-il été capturé puis asservi lors de la prise de Colophon par Cyrus ?
Enfin il s'installa à Élée, où il fonda son école de philosophie. Il a dû assister à la fondation de cette cité, dont il raconte l'histoire dans sa Colonisation d'Élée en Italie (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 20).
Une dernière question doit être abordée. Trois textes, provenant tous d'ouvrages de Plutarque (Plutarque, De l'amour, XVIII, 12, 763 D ; Plutarque, Isis et Osiris, 70, 379 B ; Plutarque, De la superstition, 13, 171 E), rapportent que Xénophane se serait rendu en Égypte : on y voit le philosophe ironisant sur les croyances polythéistes et notamment sur l'éventuelle divinité d'Osiris. Or, cette anecdote provient d'Aristote, dans une version où les Égyptiens sont remplacés par les habitants d'Élée et Osiris par Leucothée (Aristote, Rhétorique, II, XXVI, 1400 b 5). Le récit de Plutarque a manifestement été déformé au cours du temps et il est très improbable que Xénophane soit jamais allé en Égypte.

Œuvre

Les ouvrages de Xénophane ont été écrits en vers : vers épiques, élégies, iambes, etc. Ils ont tous disparu et l'on ne les connaît que par quelques fragments transmis par d'autres auteurs antiques. L’œuvre de Xénophane a été critiquée dès l'Antiquité. Certains le considéraient comme un poète scrupuleux mais peu doué (Philon d'Alexandrie, De la providence, II, 39, 42 ; Athénée, Les Deipnosophistes, XIV, 632 C). Aristote, qui s'érigea en pourfendeur des Éléates, critiqua l'idéalisme de sa position philosophique et n'hésita pas à le traiter de naïf (Aristote, Métaphysique, A, V, 986 b 18).

□ Livres poétiques :
1. Élégies.
Datant probablement de la première période de la vie de Xénophane, elles concernent généralement des sujets variés et légers : description d'un banquet, vaine gloriole des exploits sportifs, goût du luxe des habitants de Colophon, éloge d'un aède, anecdote sur Pythagore, considérations sur la vieillesse, etc.
Le tout représente 9 fragments connus, correspondant à 79 vers (Athénée, Les Deipnosophistes, IX, 368 E ; X, 413 F ; XI, 462 C, 782 A ; XII, 526 A ; Diogène Laërce, Vies des philosophes, VIII, 36 ; IX, 18-19 ; Etymologicum genuinum, "Vieillesse").
2. Silles.
Pour l'essentiel, il s'agit d'une critique d'Homère, d'Hésiode, d'Épiménide et même de Thalès et de Pythagore. Il s'en prend surtout à la conception traditionnelle que les Grecs avaient des dieux, se moque de leur apparence naïvement anthropomorphique et des fables, diffusées par les poètes et les philosophes, qui leur attribuaient les pires méfaits. En cela, les Silles préfigurent l'œuvre philosophique de Xénophane.
L'ensemble conservé est constitué d'au moins 8 fragments, représentant environ 27 vers (Hérodien, Sur les voyelles à double temps, 296, 6 ; Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, I, 289 ; IX, 193 ; Clément d'Alexandrie, Stromates, V, 109-110 ; VII, 22 ; Aristophane, Les Cavaliers, v. 408, scholie ; Stobée, Choix de textes, I, VIII, 2).
3. Parodies.
Il est difficile de cerner le contenu de ces Parodies, dont seul un fragment de 7 vers est connu (Athénée, Les Deipnosophistes, II, 54 E).

□ Livres historiques :
4. La Fondation de Colophon.
5. La Colonisation d'Élée en Italie.
Les deux ouvrages représentaient au total environ 2 000 vers (Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 20). Ils ont complètement disparu.

Livres philosophiques :
6. De la Nature.
On peut y distinguer trois types de citations, correspondant à trois grands domaines de la philosophie : la physique ; la théologie et la métaphysique ; la philosophie morale et la logique. En ce qui concerne la physique, il donne ses idées sur la constitution et la forme de la Terre et des astres, ainsi que sur la nature et le rôle des éléments. D'un point de vue théologique, Xénophane y livre sa conception d'un Dieu unique, incorporel, omniscient, omnipotent et immuable. Enfin, en matière de philosophie morale et bien avant Socrate, il affirme que personne ne possède la connaissance claire, tout n'étant qu'opinion et les sens trompeurs, d'où il résulte que seules la raison et la logique peuvent nous guider.
Il s'agit de 16 fragments, représentant 42 vers (Clément d'Alexandrie, Stromates, V, 109 ; Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII, 49 ; IX, 144 ; X, 314 ; Simplicius, Commentaire sur la Physique d'Aristote, 23, 11 ; 23, 20 ; 188, 32 ; Aétius, cité par Théodoret, Thérapeutique des maladies helléniques, IV, 5 ; Aétius, Opinions, III, IV, 4 ; Achille Tatius, Introduction à Aratos, 4 ; Héraclite, Allégories d'Homère, XLIV ; Homère, Iliade, XI, v. 27, scholie ; Plutarque, Propos de table, 7, 746 B ; Hérodien, Sur les deux quantités, 296, 9 ; Hérodien, Sur les mots singuliers, 30, 30 ; 41, 5).
7. Sur les Dieux.
Nicolas de Damas est le seul à affirmer que Xénophane aurait écrit un livre Sur les Dieux (Simplicius, Commentaire sur la physique d'Aristote, 22 et suiv.). On ne sait s'il s'agit d'un ouvrage à part ou d'une façon de désigner un autre livre, peut-être les Silles ou De la Nature.

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